Correspondance de Pierre Jean JOUVE avec Léo et Barbara MARCHUTZ

17 décembre 1951

Chers amis,
Merci pour la très belle lithographie, si subtile de forme et de couleurs. Merci pour vos deux lettres et le travail.
Nous sommes d’accord sur tous les points.
De ce mouvement de crainte et de la crise qu’il provoque, il ne restera que le sentiment : Léo Marchutz est d’une race d’artistes presque disparue – celle de Delacroix qui n’était « jamais content ».
Je suis maintenant tranquille, et certain que nous ferons une chose assez exemplaire.
Croyez tous deux à mon amitié.

Pierre Jean Jouve

(j’aimerais que Barbara Marchutz cessât de me nommer « Monsieur ».)

Paris le 22 juin 1952

Bien chers amis.

Veuillez trouver dans cette lettre un chèque de vingt mille. Je compte vous régler le solde dans le mois prochain.
Que devenez-vous et quel beau travail faites-vous encore ? Il me manque de recevoir les épreuves et de rechercher avec vous les plus belles formes possibles.
Le livre demeure admirable dans ma pensée ; et c’est beaucoup d’aide pour moi dans des temps assez amers. Il est admiré de tous, mais il faut attendre octobre pour que son sort soit assuré. Comptez-vous toujours sur votre exposition en octobre ?
J’aimerais bien venir vous embrasser (si je n’étais pas brouillé avec le festival d’Aix), j’aimerais voir le lieu où LANGUE fut fabriqué pendant tout un hiver par quatre mains amies.

Affectueusement votre ami

Pierre Jean Jouve

Embrassez Masson ; je dois lui écrire.

[...]

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