Biographie de Léo Marchutz

1903 : Naissance le 29 août à Nuremberg, Allemagne ; il est le cadet de trois enfants. Son père, Carl Marschutz, était fondateur puis directeur de l’usine de vélos Hercules à Nuremberg.

Etudes secondaires, humanités, latin, grec.

1916 : à partir de l’âge de treize ans il commence à dessiner et à créer de grandes peintures à sujet religieux, « Le Christ au Jardin des Oliviers », « Résurrection », « Annonciation », « Ascension » (1918). Gretel Meyer, parente éloignée et amie de la famille, dans une lettre adressée à un cousin de Léo, indique « ...Dans sa jeunesse, lorsque j'exposais ses peintures à Berlin, Léo était sous l'influence exclusive de Mathias Grünewald. A l'époque - il avait alors 13 ans – il se limitait aux représentations de Saints à partir des seuls motifs du Nouveau Testament. Et par la suite il subissait fortement l’influence de Cézanne. »

Il copie d’innombrables dessins de Leonardo ainsi qu’un portrait de Delacroix (vers 1920). Au dire de son jeune frère, Alfred, les murs étaient couverts de peintures religieuses : « … je me rappelle qu’il avait recouvert les murs du vestibule de papiers sur lesquels il peignait avec fureur».

A quatorze ans il écrit des poèmes, dont un intitulé « Aménophis ».

1918 : A Munich, lors d’une visite avec son père à la recherche d’un professeur de peinture, il découvre dans les musées de cette ville des œuvres de Cézanne et Van Gogh.
Dans le cimetière juif de Fürth il réalise pour la tombe de sa tante une sculpture en pierre.
Pendant cinq ans, il mène des études indépendantes dans les musées de Berlin, il s’intéresse notamment à l’art de Sumer, de Babylone et de l’Egypte ancienne, ainsi qu’aux plâtres grecs.

1919 : fin des études secondaires
Par l’intermédiaire d’une amie de la famille très familière du milieu intellectuel de Berlin, certaines de ses oeuvres sont achetées notamment par l’écrivain Felix Hollander ou le metteur en scène Max Reinhardt, qui en 1919 achète « l’Ascension ». Max Reinhardt écrit : « Au delà de l’émotion poétique que cette peinture exprime, c’est avec l’assurance du génie qu’elle agence un nombre impressionnant de figures pour constituer une impressionnante nouvelle unité. »
A ce propos : «  La première approbation de mon activité date du 27 juin 1919, donc du jour avant la signature du Traité de Versailles : la lettre de Max Reinhardt – cela fait presque 45 ans… ». (Journal, 22 mars 1964)

1920 : il se lie d’amitié avec Karl-Ernst Osthaus, dont la collection de peinture comprend des Gauguin, Hodler, Signac, Cézanne, etc… ; Osthaus avait rendu visite à Cézanne à Aix en 1906.

1921 : Première exposition personnelle chez Karl-Ernst Osthaus, fondateur du Musée Folkwang à Essen. L’exposition comporte : trois autoportraits, un portrait féminin, un portrait masculin, un Christ au Mont des Oliviers et une Tête de Saint-Jean et main du Christ (partie d’une Cène).
Etudes à Berlin dans les musées, qui se prolongeront jusqu’en 1928.
« … Je pense toujours à mes séjours à Berlin, à partir de 1921, j’ai été beaucoup seul, toujours dans les musées… » (Journal, 19 janvier 1960)

« Léo rejetait toute éducation formelle. Cependant notre père insistait pour que Léo
s’inscrive dans une école d’Art, mais sans succès. Je me rappelle que Léo avait finalement consenti à s’inscrire à la « Kunsthaus » de Nuremberg, une école plutôt renommée. Mais pas pour longtemps. Quelques semaines plus tard les professeurs le renvoyèrent de l’Ecole, indiquant qu’il refusait avec constance d’appliquer leurs méthodes pour suivre sa propre voie. Ainsi s’est achevée son éducation formelle et personne n’était plus heureux que Léo. Notre père était assez dégoûté, seule la médiation constante de notre mère le calmait, après tout notre père était toujours fier de l’indépendance de son fils. (…) Ses études consistaient à visiter les galeries importantes. Après avoir vu tout ce qui était à voir à Nuremberg, il se déplaça à Munich avec ses importants musées et ensuite à Berlin. En permanence il continuait à peindre furieusement, tout en étant rarement satisfait avec son travail qu’il ne cessait de détruire. Je possède quelques une de ces toiles, que j’ai pu lui soustraire avant qu’il n’aie eu la possibilité de les déchirer. Je m’imagine que ce sont les seules œuvres existant encore aujourd’hui. » (Extrait des souvenirs d’Alfred Marshall, frère cadet de Léo).
Sur sa formation, Léo Marchutz écrit dans une lettre adressée à Lionello Venturi en date du 19 décembre 48 : « Faudrait peut-être faire aussi la part du passé. Quand encore jeune, j’ai vu les statues des portails du dôme de Bamberg : l’Empereur Henri II et sa femme et Adam et Eve à côté. Leçon singulière. Puis, à l’intérieur, le Reître, Elisabeth, l’Ange. Les bas-reliefs dans le chœur. Le tombeau d’Henri II par Riemenschneider. Je suis né et j’ai passé ma jeunesse à Nuremberg : donc Dürer, Veit Voss, Kraft (les Stations). Il y a eu tant de rencontres d’importance. A Munich en 1919 : Gruenewald et en même temps, pour la première fois, Cézanne, Van Gogh, Manet, Monet, Renoir. (...) L’Egypte, la Mésopotamie (les Sigilli), la Grèce (les Vases). L’Asie, les Indes, l’Extrême-Orient, Hokusaï, Mantegna, Botticelli, Signorelli, Rembrandt et Rubens. Un voyage en Italie : Ghirlandaio, Donatello, Ghiberti, Giotto (à Padoue), Titien, le Tintoret (Scuola di San Rocco), le Poussin (à Dresde), Chardin. Tout ça coexiste, ne s’entremêle pas. Puis la poésie et les philosophes.(...) ”

De nombreuses années plus tard, dans les années 70, et en exergue de la publicité pour son école, Léo Marchutz rédigera la notice biographique suivante : «  Jeune homme, j’ai travaillé de façon très méthodique dans les musées ; j’y allais pour comprendre et faire cadrer, pour ainsi dire, les choses avec mon système. J’ai toujours été intéressé à la structure générale d’un tableau et à l’intégration de ses différents éléments. Je me souviens qu’à une certaine époque je regardais uniquement les divers traitements faits par les artistes des oreilles, des nez, des cheveux, la façon dont ils laissaient le cou émerger du corps. On acquiert ainsi une certaine connaissance de ce qu’il convient de faire ou de ne pas faire.
Lorsque j’étais jeune, j’ai également copié nombre de dessins de Michel-Ange, de Léonardo da Vinci et de Raphaël, toujours à partir de reproductions. Je me souviens par exemple de certaines peintures du Titien. Je les ai contemplées des centaines de fois pour en déduire une vision claire de leur mode de réalisation. Après avoir examiné de la sorte les peintures de plusieurs siècles, petit à petit, se dégage une notion des éléments unificateurs. Chaque peinture est perçue comme membre d’une grande famille. Et le membre isolé acquiert moins d’importance que, disons, l’air de famille. Ma préférence est toujours allée à la recherche de cet air de famille plutôt qu’à l’expression particulière de tel ou tel artiste. En d’autres termes, je me suis toujours efforcé d’examiner ce qui unit l’ensemble de ces œuvres. C’est, semble-t il, ce qui m’a fait comprendre le passé, ce que peu d’étudiants semblent maîtriser aujourd’hui.
De même, impressionné dans mon plus jeune âge par les plantes tropicales et les animaux, je passais de nombreux après midi au jardin zoologique de Nuremberg. Cela m’a beaucoup apport : le sens de la pesanteur, le mouvement, la forme, tout ce que l’on recherche dans la nature. Je n’ai jamais dessiné un seul animal ou une seule plante, je les ai par contre examinés de très près. Cela m’a aidé par la suite lors de mes études dans les musées, parce que je les ai conduites de la même façon. Comparant les animaux entre eux, je pense que, si je n’avais pas examiné de si près et avec méthode ces créatures vivantes, j’aurais très certainement été moins attentif aux œuvres d’art. »
 
Il fait connaissance de façon plus approfondie avec l’œuvre de Cézanne, grâce à la grande exposition du maître d’Aix, qui se tient la même année chez Paul Cassirer à Berlin,

1921 – 24 : il dessine des figures, pleinement conscient de la distribution des valeurs et des accents. Il produit en 1924 l’album de lithographies d’après « le Banquet » de Platon.

1924-25 : par intermittence il vit et travaille en Italie, notamment à Venise. Il visite les musées de Florence et Rome. Utilise la technique du pastel, notamment pour une série de têtes réalisées en 1925 en Italie.
«...Dans cet ordre d’idées, je veux m’efforcer de retrouver quelques uns des tableaux faits en 1918 et 1920 (non – au début 1920 travaillais sur des portraits) alors il y avait d’abord des dessins au fusain. « Les Evangélistes » et une « Annonciation », puis « Christ au Mont des Oliviers », « Résurrection » (parmi les premiers faits à Neumarkt). Puis « Jean à Patmos » – « Emmaüs » - « Tobie devenant aveugle » (que ma mère aimait beaucoup) – « l’Ascension », achetée en 1919 par Max Reinhardt – une  »Crucifixion » (Heilbronn) – à Muenster en été 1920, j’ai fait encore un « Mont aux Oliviers », mais aussi des portraits de Magda H. et du fils, qui avait 5 ans. Il y avait une exposition à Muenster avec beaucoup de ces choses, un St. Paul, puis en janvier 1921 cette exposition au musée « Folkwang ». Plus de lithographie et peu de souvenir. Mais il y avait beaucoup plus. » (Journal, 12 février 1962). 

1928 : premier voyage d’étude en Provence sur les traces de Cézanne. Léo rencontre, par l'intermédiaire du peintre américain, Marsden Hartley (1877-1943) qui vivait à Châteaunoir, le peintre, écrivain et historien d'art Earle Loran (Johnson) (1905-1999). Ces deux peintres américains séjournaient à Aix, car ils étaient passionnés par l'oeuvre de Cézanne. De retour aux Etats-Unis, Erle Loran publia en 1943 un livre-analyse sur l'oeuvre de Cézanne, qui allait servir de support de cours pour son enseignement ultérieur en Californie notamment.
Marsden Hartley est définitivement retourné aux Etats-Unis en 1930, laissant certaines de ses toiles auprès du propriétaire de Châteaunoir, Joël Tessier, tout en lui indiquant que s'il ne les récupérait pas, ces toiles lui appartiendraient. Or Hartley est décédé en 1943 sans revenir à Aix. Bien des années après, par l'intermédiaire de Léo Marchutz, le collectionneur américain Henry Pearlman a acheté ce fond de toiles pour le revendre aux Etats-Unis.

1931 : au printemps, Léo s’installe définitivement à Châteaunoir, près d’Aix en Provence.
Julius Meier-Graefe, un des premiers biographes de Cézanne, visite Châteaunoir au début des années trente. « ... Je me rappelle son enthousiasme pour la grande allée, qu’il nommait le chemin des philosophes… ». (Journal).
Au début des années 30, il s’adonne surtout au dessin.

1933 : début du travail sur la recherche cézannienne avec John Rewald et Fritz Novotny.

1934 : il rencontre pour la première fois Lionello Venturi, qui, en cézannien averti, vient visiter le Châteaunoir.
En collaboration avec John Rewald, publie dans la revue « l’Amour de l’Art » un article « Cézanne au Château Noir », fruit des premières recherches entreprises sur les motifs cézanniens.
Fait construire un poulailler en contrebas de la Maison Maria.
31 décembre, mariage au Tholonet avec Anna Kraus.

1934 – 44 : il essaie de gagner de l’argent par la vente de poulets et peu à peu, il organise, au sein de la communauté allemande du Châteaunoir, un véritable élevage qui lui permettra de subsister pendant les années noires.

1935 : février, voyage en Palestine, en accompagnement de son père, Carl Marschütz ; visite Jérusalem, Tel Aviv et Haïfa, d’où ils s’embarquent pour Naples. Visite ensuite à Rome avant de retourner à Châteaunoir.
En collaboration avec John Rewald, publie :
- en langue allemande, dans la revue « Forum IX », un article « Le Jas de Bouffan »
- en langue française, dans le revue « le Point », un article « Cézanne et la Provence », fruit des premières recherches entreprises sur les motifs cézanniens.

Fin des années 30 : il abandonne définitivement la peinture à l’huile comme moyen d’expression pour se consacrer essentiellement au dessin.

1937 : à la suite d’un envoi de dessins, Lionello Venturi écrit à Léo Marchutz en janvier : « Contraindre la réalité à rester dans l’idéal abstrait, dire tout, ou presque, en suggérant l’essentiel, le plus pur, faire le double chemin de la réalité à l’abstrait et de l’abstrait à la réalité et le faire avec l’aisance la plus naturelle, enfin montrer une âme sensitive aussi pure qu’une intelligence sévère : voilà ce que vous me dites quand je regarde vos dessins. Il y a aussi un autre charme à eux, mais c’est dangereux : c’est une réserve où il semble percer de la timidité ! De temps en temps une note tragique paraît, on ne sait d’où, dans toute cette pureté d’essentiel. C’est alors que vos dessins sont le plus beaux, les plus complets... »

1939 : le 29 mars divorce de Anna Kraus, qui épousera par la suite l’architecte américain d’origine allemande Konrad Wachsmann.
Interné début septembre au camp des Milles près d’Aix en Provence dans le « groupe 6 ». Il continue à y dessiner.

1940 : le 19 février Léo est provisoirement libéré du camp des Milles ; ayant accepté en décembre 1939 de devenir « prestataire », c’est à dire travailleur étranger portant l’uniforme de l’armée française, il sera muté dans un cinéma de Manosque à partir du 31 janvier, pour revenir au camp des Milles la veille de sa libération.
Son camarade de détention Heinz Lunau dresse, par courrier adressé à son épouse Elisabeth en date du 17/18 février 1940, le portrait suivant : « ...Quant à Léo c'est à peu près le contraire de ce qu'on se figure en pensant à un artiste peintre ! Un des rares types – parmi ces quelques peintres que je connais – qui a trouvé et trouve toujours le besoin d'approfondir par la pensée ce qu'il fait ou ce qu'il rêve faire en peinture; non pas seulement qu'il est extrêmement cultivé dans toutes les questions touchant l'art et son histoire, il a étudié beaucoup, notamment [la] philosophie et c'est touchant de le voir lire avec une sérénité et une patience inouïe ainsi qu'avec beaucoup de plaisir les études de H. Bergson par ex. Il souffre de ce que la plupart de ceux qui s'appellent « artiste peintre » n'en font pas autant. Il a vécu longtemps au Château-Noir sans avoir beaucoup de relations; c'est ainsi qu'il n'a pas eu l'habitude des entretiens avec des types qui n'ont pas la même façon sincère de s'occuper de l'art que lui. Dans ces cas-là il peut être magnifique et je ne l'aime jamais autant que s'il se fâche si quelqu'un dit des bêtises en raisonnant faux ou à base de connaissances superficielles; car dans ce cas-là il se fâche sérieusement, devient rouge et agité, se sert d'expressions pas très agréables à entendre, - non-sens; idiotie; ce n'est pas une pensée c'est une phrase creuse; ce sont des mots qui n'ont aucun sens - bref toute la gamme de ces expressions qu'on utilise pour être clair et que personne n'aime entendre. Mais cette joie à la réflexion ne se borne point aux seules pensées sur l'art; il peut dire des merveilles sur la vie sociale, la politique, etc...; là-dessus aussi il aime parler avec d'autres et aux Milles il a réussi à se fâcher avec les « intellectuels ». Contrairement à moi il aimait la discussion qui se terminait toujours [par le fait] qu'il s'est effrayé de la bêtise de ceux qui discutaient avec lui ! Il était toujours consterné ! Parfois il m'en a voulu de mon attitude de ne jamais participer à des « discussions » pareilles; mais à la longue il a avoué que mon attitude était raisonnable, puisque je possédais déjà une certaine expérience qu'il lui fallait encore faire. Nous on discute rarement, parce qu'on est presque toujours d'accord; on parle de petites choses, on regarde ou [bien]on éparpille du fumier ensemble, toujours en parfaite entente. Je ne sais pas ce qu'il trouve en moi de déplaisant. Quant à moi, je trouve que cet artiste exagère en « raisonnant » un peu trop sur tout ce qui arrive et vis-à-vis des types qui ne savent pas raisonner. C'est ainsi que son désir de faire toujours valoir un raisonnement – ce qu'il fait en raisonnant à haute voix – étouffe un peu des entretiens qu'on peut avoir avec des gens qui doivent se borner à émettre des impressions, qui se laissent aller à des « réflexions » de l'homme normal. Cette « manie » - c'est exagéré ! - le rend parfois un peu énervant, parce qu'il devrait savoir qu'il n'y a parfois pas lieu de raisonner exactement ! - Mais sous cette « manie » doit se cacher quelque chose, son côté artiste qu'il supprime en parlant; j'aimerais voir de sa peinture et sa façon de travailler. - Tu vois, il me donne comme tel à réfléchir et m'intéresse vivement ! ... »

le 23 mars, épouse Barbara Picton Warlow.
Le 19 mai est appelé à rejoindre une compagnie de prestataires du côté du Mans. Vu la débâcle, il n’ira pas plus loin que Saint Sauveur près de Bellac, où il signe le 2 août 1940, l’acte de naturalisation de sa fille Anna, née le 7 mai 1940.
Démobilisé, il se réinstalle à Châteaunoir le 2 octobre.

1942 : échappe de justesse aux déportations de l’été 1942 ; à partir de cette date, il doit se cacher à Châteaunoir pour prévenir toute arrestation.

Extrait des mémoires d’Alfred Marshall :
« Ce qu’il était advenu de Léo pendant ces terribles années de l’occupation allemande en France est décrit dans les premières lettre qu’il nous a adressées après la libération, respectivement en date du 12 avril et du 11 juillet 1944 :
« C’est la première lettre que je suis en mesure de vous adresser. Fin août j’ai demandé à un soldat américain de vous faire savoir que nous sommes sains et saufs (Message que nous avons reçu). Ainsi, j’espère que vous savez déjà que nous avons survécu à cette période terrible de l’occupation allemande. La Gestapo nous a rendu visite plusieurs fois. Ils cherchaient un certain peintre, vinrent puis partirent. Nous étions en permanence en alerte maximum à partir d’août 1942, lorsque la déportation massive des juifs commença. Ils sont venu chez nous mais ne nous ont pas emmené, car Tony était avec nous et ils indiquèrent que ceux ayant des enfants de moins de 2 ans pouvaient rester. A partir de ce moment je ne suis plus resté dans notre maison et me suis installé dans un des poulaillers. Je me suis organisé pour pouvoir m’en échapper dans n’importe quelle direction et était prêt à fuir au moindre signal de danger.
Je n’ai jamais quitté le lieu. Barbara (qui n’est pas juive) m’apportait tous les repas au poulailler. C’est seulement après la libération, le 28 août 1944, que j’ai pu réapparaître.
Beaucoup de nos amis avaient péri. Quelques-uns ont pu s’échapper.
Notre fille Anna était dans une école voisine à partir d’octobre 1943 pour être à l’abri du danger qui entourait notre maison. Elle a réintégré le domicile en septembre 1944.
Sans notre élevage de poulets, nous n’aurions pu survivre….
Nous sommes en bonne forme bien qu’épuisés et fatigués. S’il t’est possible de nous envoyer de vêtements nous en avons un cruel besoin. »

« ….L’été 40, j’ai participé à la retraite au sein de l’armée française – 350 km à pied, un événement particulièrement remarquable, par un temps des plus splendides au travers de paysages sublimes. Le grand malheur, au delà de la faim insupportable, est ensuite survenu ici avec la Gestapo et ses collaborateurs français. Ils sont venus à plusieurs reprises ici au Château Noir et c’est un grand miracle de ne pas avoir été inquiété, vu ce que beaucoup d’autres ont dû subir. Cela paraissait à tel point inconcevable, qu’on a failli me prendre pour un membre d’organisation vaincue… » (Lettre adressée à son ami l’historien d’art Fritz Novotny, le 6 juin 1947, après 8 années d’interruption de correspondance due à la guerre).

Extrait d’une lettre de Léo à son frère Alfred Marshall :
« J’ai bien reçu ta carte postale en date du 1er octobre 1944 et suis très surpris que tu sois dans l’armée. Nous voyons des soldats américains tous les jours ; il est impossible de décrire notre sentiment, lorsque, le 20 août 1944, le premier soldat américain est apparu en face de notre maison. Nous avions attendu ce moment depuis si longtemps, il était incroyable de les voir en chair et en os. Les derniers mois avant la Libération était une période horrible. La plupart de nos amis ont été déportés.
Ecris-moi sur notre famille, nous étions trop longtemps sans nouvelles. C’est trop merveilleux que nous puissions à nouveau correspondre. »

1944 : à partir de la libération de la Provence (août 44) il reprend le dessin et s’inspire en particulier des thèmes bibliques. A cette même époque, il commence à approfondir l’étude de la technique lithographique.
1945 : Cinq des cabannes ayant servi de poulailler avant la guerre, sont déplacées et réinstallés à côté de la maison Maria, afin de constituer le futur atelier de travail. Une de ces cabannes est réinstallée autour d’une presse lithographique à bras achetée à Marseille et d’une presse typographique.

1947 : par décret émanant du Ministère de la Santé Publique et de la Population il obtient la nationalité française le 22 octobre.
Il commence, en avril, à travailler à l’élaboration de « l’Evangile selon Saint Luc », à partir des dessins religieux réalisés depuis 1944 et peut-être pendant la guerre. Au départ, trois versions sont prévues, en latin, en anglais et en français. Les versions latines et anglaises resteront à l’état d’ébauches, seule la version française sera finalement réalisée. Aidé par son épouse Barbara, qui en assurera la typographie, ce travail se prolongera jusqu’en décembre 1949.

A l’initiative d’un cousin ayant émigré aux Etats-Unis et professeur à l’Université de Louisville (USA), une exposition conjointe des œuvres de Léo avec une artiste américaine, Esther Worden-Day est organisée dans cette université.
Le 30 décembre, Léo fait la connaissance d’André Masson installé depuis peu près d’Aix. Dans son journal il écrit : «… Fait la connaissance d’André Masson, qui vient de s’installer à l’Harmas pour de bon, il paraît... charming man… ».

1948 : Il rencontre, à l’initiative de Pierre Tal Coat et d’André Masson, le marchand d’art Curt Valentin, d’origine allemande, qu’il avait vu pour la dernière fois en 1929 ou 30 à Berlin, et qui, après avoir émigré aux Etats-Unis, était devenu un important marchand d’art à New York. Impressionné par le travail en cours de réalisation de l’Evangile, il achète tout de suite en souscription deux exemplaires de l’œuvre.

1949 : Le 2 mai Léo écrit dans son journal à propos du St. Luc en voie d’impression : «… Tal Coat a regardé le livre et l’a admiré : il a dit «  « c’est comme une source qui coule. … ».

Le 19 septembre, en compagnie du céramiste Philippe Sourdive, l’architecte Fernand Pouillon rend visite pour la première fois à Léo Marchutz et achète immédiatement quelques unes de ses œuvres.
Le 11 décembre, Léo écrit dans son journal : « St. Luc finished !… »
Il commence à mettre au point son système propre de lithographie en couleur, qu’il va développer au cours des années ultérieures.

1950 : 10 janvier : il termine l’album Tal-Coat, commencé en 1949 ce qui constitue le premier exemple de mise à disposition de ses services en tant que lithographe auprès d’un autre artiste.
Premier album en collaboration avec André Masson « Sur le Vif », qui sera terminé en juin.
Kahnweiler écrit le 3 novembre : « Picasso a trouvé les lithographies d’André splendides, et votre travail remarquable. Il en a parlé à Mourlot et à tout le monde – et surtout à moi, avec un véritable enthousiasme… ».
Premières lithos d’Aix réalisées à partir de 1950.

1951 : collabore à la publication de l’album « Toro » d’André Masson. L’ouvrage sera terminé en novembre.

1952 : il produit l’ouvrage poétique « Langue » de Pierre Jean Jouve, dont il assure avec son épouse Barbara le travail typographique et qui sera terminé début mai ; il collabore à la réalisation de l’album « Voyage à Venise » de Masson terminé en décembre et publie l’album « Lithographies d’Aix en Provence », synthèse de son propre travail sur les rues d’Aix entrepris depuis 1950.
«  … « Venise » : c’est une splendeur. Je trouve que jamais encore on avait (sic) rien fait de semblable. Tous ceux qui l’ont vu ont été bouleversés. C’est un ouvrage magnifique grâce en grande partie à votre collaboration, mon cher Marchutz. Picasso, par exemple, et Françoise Gilot, ont été intarissables d’éloges. Contrairement même à ce que je croyais, cela se vendra même pas mal. (…) ». (lettre de Daniel-Henri Kahnweiler à Léo Marchutz en date du 22 avril).
A propos de l’album « Lithographies d’Aix en Provence » que Léo lui a adressé, Pierre-Jean Jouve écrit le 23 novembre : « Après avoir donné à mon livre tant d’amour, un travail admirable, voilà que vous me donnez ce magnifique album d’images, où se trouvent tous vos arts : celui du peintre, celui du graveur, et celui de l’imprimeur. La présentation est admirable, de ces figures entre la pierre et le soleil, qui sont organisées comme en une forme musicale…Je vous remercie de tous mon cœur en même temps que je vous admire. »

1953 : L’ouvrage « Ordonnances » de Fernand Pouillon sort de presses. Préfacé par Pierre Dalloz, cet ouvrage est constitué de relevés d’architecte des hôtels anciens de la ville d’Aix ; de plus il contient trois lithographies originales d’Aix de Léo Marchutz et trois lithographies originales d’André Masson.

1954 : à partir du premier janvier, début du contrat d’artiste, qui lie Léo Marchutz à Fernand Pouillon.
Du 11 au 25 avril, voyage en Italie du Nord.
« Venturi sur mes lithos de Venise : du Guardi, du Cézanne et un peu de folie. » (Journal, 29 juin 1954)
Début août il se rend à Alger à l’invitation de Fernand Pouillon à l’occasion de l’inauguration de la cité d’habitation de Diar-el-Mahçoul.

1955 : avril/mai : voyage en Italie du Nord.

1956 : commissaire de l’exposition Cézanne organisée pour le cinquantenaire de sa mort par la Ville d’Aix en Provence au Pavillon de Vendôme. Cette exposition est réalisée en collaboration avec les Villes de La Haye, Zurich et Munich.

1957 : expositions à la Fraenkische Galerie à Nuremberg et, du 19 mars au 13 avril, exposition de dessins et de lithographies à la Galerie Craven à Paris.

A propos de l’exposition à Paris, Armand Lunel écrit : «  Gardons nous de parler ici, sur la première impression, de peinture abstraite ! Le sujet, le motif, ces mas provençaux, ces vieilles rues, et ces petites chapelles d’Aix, ces canaux et ces ponts de Venise, ces scènes inspirées par les Evangiles restent bel et bien visibles sous le regard. Mais tout est distillé, décanté par un art très subtil qui n’a voulu et su en conserver et en offrir que l’essence en quelque sorte intelligible. Un trait où domine un jeu de spirales acrobatiques, mais sans la moindre prétention pour cela au morceau de bravoure, sans aucune recherche pour la coquetterie d’étonner, et la même sobriété dans l’emploi des couleurs que dans le tracé de la ligne. Devant pareille réussite, on imagine Léo Marchutz travaillant comme avec un pinceau en cheveux d’ange et on ne doute pas que sa devise pourrait être : « Faire voir, sentir et comprendre sans appuyer ».

Décès à Los Angeles du père de Léo, Carl Marschütz, à l’âge de 94 ans.

1958 : au printemps, il emménage dans l’atelier nouvellement construit par Fernand Pouillon sur un terrain en face de la Brillane, résidence aixoise de l’architecte.

1959 : fin août/septembre voyage en Bavière et à Vienne (Autriche).
A partir d’octobre enseigne une fois par semaine la peinture dans le cadre de l’Institute for American Universities à Aix.
Voyage en octobre à Venise.
Commissaire de l’exposition Van Gogh, qui se tient à Aix du 3 octobre au 5 décembre. Dans le cadre de cette exposition des tables rondes sont organisées sous le direction de Georges Duby en relation avec l’université d’Aix, auxquelles participent notamment Jean Leymarie et l’ingénieur Van Gogh, neveu du peintre.

1960 : commissaire de l’exposition Matisse qui se tient au Pavillon de Vendôme à Aix à partir du 8 juillet .
Octobre, voyage à Vienne et en Italie ( Venise).
Début des ennuis judiciaires de Fernand Pouillon, qui ne peut plus honorer le contrat qui le lie à Léo Marchutz. En décembre Tony Spinazzola, galeriste à Aix, se dit prêt à prendre la succession de Fernand Pouillon.
L’écrivain Elias Canetti, futur prix Nobel de littérature (1981), rend visite à Léo Marchutz dans son atelier ; à la suite de cette visite, Canetti adresse à Léo son roman Die Blendung  (Auto-da-Fe) avec la dédicace suivante : « A Léo Marschutz, ce livre du désespoir en témoignage admiratif de la magnificence et de la noblesse de son art. »

1961 : Du 14 avril au 4 mai voyage à Vienne pour le vernissage de l’exposition Cézanne jumelée avec celle d’Aix).
Du 1 juillet à fin août se tient au Pavillon de Vendôme à Aix une grande exposition Cézanne, pour laquelle Léo est commissaire. A l’occasion de cette exposition, il fait plus ample connaissance avec Adrien Chappuis, auteur du catalogue raisonné des dessins de Cézanne.
Le peintre Alberto Giacometti qui, par l’intermédiaire d’Alice Rewald a vu à New York des toiles de Léo des années 30 et des lithographies plus récentes, s’exprime ainsi :  «  il trouve que c’est un crime de ne pas peindre avec votre talent – je lui ai également montré vos lithos, qu’il trouve excellentes » .

1962 : Voyage à Vienne, via l’Italie du Nord, en juin.
Du 5 au 24 juillet, exposition personnelle à la Galerie Spinazzola à Aix en Provence. Max Ernst, dont Léo avait fait la connaissance lors de son internement au camp des Milles en 1939, fait partie des visiteurs de l’exposition. Georges Duby écrit l’introduction au catalogue.

1963 : par l’intermédiaire de M.A Ruff, doyen de l’Université de Nice, la proposition est faite à Léo de réaliser une décoration pour la Faculté de Nice, dont le thème serait Dante et la Divine Comédie.
Eté 63, il travaille, au côté de John Rewald et Fritz Novotny, à la réalisation du Catalogue raisonné des œuvres de Paul Cézanne, repris par John Rewald après la mort de Lionello Venturi en 1961.
Sur instigation de Fernand Pouillon, projetant de construire une église dont il souhaite que Léo réalise la décoration, des premiers essais sont effectués en octobre sur le mur de l’Institut Universitaire Américain à Aix, afin de réaliser des peintures monumentales à partir de projection d’anciens dessins. Le résultat est impressionnant. Léo écrit dans son journal « …samedi projection dans la chapelle…. C’était particulièrement passionnant - Echelle environ 2,50 à 3 mètre, si ce n’est plus, et rien n’était perdu, au contraire, je ne sais pourquoi, mais les choses paraissaient magnifiques. Nous avons tous aimé…. »

1964 : «..Nous faisons ces jours-ci des expériences intéressantes et plutôt réussies (nous signifie mes assistants et moi-même) en transposant sur les murs des dessins de figures (extraits de la Bible Saint Luc et similaires) plus grands que nature. L’effet est réellement étonnant, nous réalisons d’abord sur papier mais parviendrons bientôt à des choses plus définitives… » (Lettre de Léo à son frère Alfred, 6 février 1964)
Avril/ mai : termine la réalisation de l’album Sainte Victoire (en 12 exemplaires) en collaboration avec Sam Bjorklund.
.« Je t’écris au moment où je termine le travail sur l’album « Sainte Victoire », dont les feuillets remplissent lentement mon atelier. Dans ce contexte je souhaite ajouter quelques points. Dans mon journal en date du 23 avril 1947, j’ai écrit « Quand commencerai-je ma série de St. Victoire ? ».  Ceci indique clairement que je désirais depuis plus de 16 ans réaliser cet ouvrage ; les premiers essais ont été réalisés en 1959 et, depuis, j’y travaille par intermittence, et maintenant l’Album, que je considère comme bon, est quasi l’aboutissement de cette phase de mon travail. Un tel travail n’est évidemment pas rémunérateur. Le grand Delacroix affirmait que les deux conditions nécessaires à l’accomplissement artistique sont la solitude et un minimum de sécurité : j’ai certainement eu la solitude… » (Lettre de Léo à son frère Alfred, 1er mai 1964)
En avril il commence la réalisation sur un mur de l’Institut Universitaire Américain d’Aix d’une fresque de la montagne Sainte Victoire utilisant la nouvelle technique de projections de dessins ou de lithos avec un antiscope.
Mai/juin : voyage à Munich et à Venise.
En été, il travaille à nouveau avec John Rewald et Fritz Novotny à la réalisation du catalogue raisonné des œuvres de Paul Cézanne, destiné à être publié en 1965.

1968, Publication de « la Note sur la Peinture », que l’Ecole Léo Marchutz considère comme le manifeste et le texte fondamental à la base de son enseignement.

1969 : en mai, exposition simultanée en trois lieux différents (une église, une galerie d’art et à l’université Southwestern) à Memphis, Tennessee (USA).
Trois tableaux, « la Vierge Marie », « l’Ange Gabriel » et « Crucifiction, Marie au pied de la croix » sont exposés en permanence dans l’église de Saint Marc Jaumegarde près d’Aix.

1970 : du 23 octobre au 5 novembre, expose, avec quatre autre peintres provençaux, à la Galerie d’Art « La Muraille » à Besançon.

1972 : de fin juin à fin septembre, exposition des œuvres monumentales à l’Abbaye de Silvacane. Après avoir visité cette exposition, Georges Duby écrit à Léo : « Ce cadre cistercien est vraiment celui qui convient à vos œuvres. Nous avons eu un moment de grande joie devant elles et nous vous en remercions. ». Adrien Chappuis écrit à la suite de la visite de la même exposition : « Ce que nous avons vu de vos œuvres à l’atelier et à Silvacane nous laisse des impressions d’art et d’esprit qui nous sont précieuses. Nous savons qu’elles sont uniques au monde, et que l’amitié y soit si simplement liée est une chose merveilleuse. » (lettre en date du 10 septembre 1972)
Fondation de l’Ecole Léo Marchutz à Aix. Cette école rejoindra l’Institut Universitaire Américain d’Aix en Provence en 1984.

1973 : mai/juin : Exposition au St. John’s College à Santa-Fé au Nouveau Mexique (Etats Unis).

1976 : décès de Léo Marchutz le 4 janvier à l’hôpital d’Aix en Provence. Il est enterré le 6 janvier au cimetière du Tholonet.

La réception de l'oeuvre
1977 : février, exposition des lithographies aixoises au « Jardin de Flore » à Paris, sur initiative de Fernand Pouillon, à l'occasion de la sortie de son livre sur Aix-en-Provence : « l'exposition se propose de montrer deux aspects complémentaires de la ville d'Aix : la ville disséquée et la ville rêvée, ... les philosophes diraient : le ville objective et la ville subjective ». (Extrait du catalogue de présentation de l'exposition par Fernand Pouillon).
Juillet /août : exposition à la bibliothèque Méjanes à Aix-en-Provence.
1978 : du 20 avril au 18 juin : exposition « Lumières de Léo Marchutz, 50 ans de peintures, dessins, lithographies » au Musée des Tapisseries à Aix, pour marquer le cinquantenaire de l'arrivée du peintre à Aix en 1928.
1984 : inauguration de la salle Léo Marchutz à la Mairie de Saint-Marc Jaumegarde, destinée à abriter de façon permanente un dépôt d'oeuvres graphiques du peintre.
1990 : exposition « Sainte-Victoire Cézanne » organisée au Musée Granet par la Ville d'Aix et qui, notamment, comporte un hommage au travail de recherche cézannienne effectué par Léo Marchutz en collaboration avec John Rewald.

1992 : du 4 février au 12 mai, plusieurs lithographies de Léo Marchutz sont présentées dans le cadre de l'exposition « Pierre-Jean Jouve – Voyageur dans un paysage » réalisée à la bibliothèque publique d'information du Centre Georges Pompidou.
Du 25 mars au 25 avril, sous le libellé « Neuilly en poésie » consacrée au poète Pierre-Jean Jouve, exposition de lithographies du Pays d'Aix et d'Italie, de l'Album de lithographies d'Aix ainsi que de l'ouvrage « Langue » de Pierre-Jean Jouve réalisé en 1952 par Léo et Barbara Marchutz.

1995/96 : du 25 septembre 1995 au 31 janvier 1996 : à l'initiative de Marianne Bourges, exposition d'oeuvres de Léo Marchutz au Musée Cézanne de l'Atelier des Lauves à Aix avec pour titre « Pages cézanniennes d'un maître d'aujourd'hui.. »

1996 : se tient à Aix-en-Provence le colloque « Rewald - Cézanne » organisé par le Musée Granet ; l'enjeu de ce colloque est de célébrer l'enfant du pays par le truchement du regard d'un étranger, allemand, américain et français de cœur.

1997 : exposition « Léo Marchutz et la Route de Cézanne » au Wayne Art Center de Philadelphie et à la Lighthouse Gallery à Palm Beach en Floride (USA).
Mars/Avril : exposition « Léo Marchutz, lithographies : Sainte-Victoire et vieilles rues d'Aix » à la Librairie-Galerie Alain Paire à Aix.
Du 22 avril au 26 juin, plusieurs œuvres de Léo Marchutz sont présentées à la Galerie d'Art Espace 13 à Aix-en-Provence dans le cadre de l'exposition « Des peintres au Camp des Milles, septembre 1939 - été 1940 » organisée par le Conseil Général des Bouches-du-Rhône.
2000/2001 : au Musée Granet et au Musée des Tapisseries à Aix-en-Provence, exposition de peintures, dessins et divers documents sous le libellé « L'Ecole Marchutz, Aix, 25 ans ».
2006 : du 9 juin au 17 septembre : « Hommage à Léo Marchutz », exposition présentée au Musée Granet à Aix-en-Provence en parallèle de l'exposition « Cézanne en Provence » réalisée pour commémorer le centenaire de la mort du peintre.
Du 5 mai au 13 juillet : exposition de peintures, lithographies et dessins à la Galerie d'Art Amana à Aix-en-Provence.
Du 20 mai au 8 juillet : exposition à la Librairie-Galerie Imbernon à Marseille.
Du 21 mai au 30 septembre : exposition dans la Chapelle et en Mairie de Saint-Marc Jaumegarde près d'Aix-en Provence.
A l'automne de la même année, la Mairie de Saint-Marc donne son accord pour que le dépôt de huit toiles monumentales inspirées de l'Evangile selon Saint-Luc restent de façon permanente exposées dans la chapelle de la commune.
2013 : de juillet à septembre, dans le cadre de Marseille-Provence 2013, ville européenne de la culture, des expositions « Léo Marchutz, peintre et lithographe » sont organisées dans différents lieux à Aix et Saint Marc :
- à l'Atelier Cézanne : le motif de la montagne Sainte-Victoire
- à l'espace d'exposition de l'Office du Tourisme : Venise, le nord de l'Italie et les rues d'Aix.
- à la chapelle de Saint-Marc : 8 toiles inspirées par l'Evangile selon Saint-Luc.
- à la Galerie Vincent Bercker : dessins et lithographies.
oà l'Atelier Marchutz/Pouillon, les grands formats, l'oeuvre monumental.
oà l'Institut Universitaire américain : les grands formats et la Sainte-Victoire, peinture murale réalisée en 1964.

Septembre 2013 : à l'occasion des Journées Européennes du Patrimoine, dont Léo Marchutz est à Aix-en-Provence la personnalité mise à l'honneur et en clôture des expositions aixoises, un cycle de conférences autour de Léo Marchutz et de son œuvre est programmé dans le Grand Salon du Jas de Bouffan.
2015 : en janvier est créée à l'Auditorium du Site-Mémorial du Camp des Milles l'oeuvre musicale de Marc-Olivier Dupin « Léo Marchutz, un portrait en musique », écrite à partir de textes de Léo Marchutz. Composée pour un récitant et quintette à vent, l'oeuvre a été réalisée, sous la direction du compositeur, par le Quintette à Vent de Marseille et Benoît Marchand, récitant. Projection d'images : Laurent Sarrasin.

Décembre 2016 à février 2017 : sous le libellé « Créer pour résister » et avec pour titre « De Nuremberg à Aix-en-Provence », une exposition des œuvres de Léo Marchutz se tient au Site-Mémorial du Camp des Milles. L'exposition présente des œuvres réalisée par l'artiste entre 1918 et 1949 ; elle est divisée en quatre parties :
ola période allemande : 1918-1931
ola venue à Aix-en-Provence, Cézanne et l'installation au Châteaunoir :1931-1939
ol'internement au Camp des Milles et les années noires : 1939-1944
ola Libération et la reprise de l'activité artistique : 1944-1949, l'Evangile selon Saint-Luc
La plus grande partie des œuvres exposées le sont pour la première fois.
Février 2017 : à la galerie Vincent Bercker : les huiles sur toile des années 30.

Bibliographie
L'ECOLE MARCHUTZ, AIX, 25 ANS. Peintures, dessins, documents. Catalogue de l'exposition au Musée Granet ; Aix-en-Provence, octobre 2000.

UNE APRÈS-MIDI de RÉFLEXION en parallèle de l'exposition L'école Marchutz, Aix, 25 ans, colloque du 25 mars 2011, Musée Granet, Aix-en-Provence ; contributions de Denis Coutagne, Yves Bergeret, Jean-Lucien Bonillo et Vincent Bercker ; les Amis de l'Ecole Marchutz, Aix-en-Provence, janvier 2003.

ALICE BELLONY-REWALD : John Rewald, histoire de l'art et photographie ; l'Echoppe, Paris, 2005.

LÉO MARCHUTZ, peintre et lithographe, une monographie bilingue, augmentée de 100 illustrations d'oeuvres, livre de 256 pages, Éditions Imbernon, Marseille, 2006.

CHÂTEAU-NOIR 1933 – 1937, une communauté artistique allemande en Provence, Album de photographies de la vie de la communauté allemande artistique de Châteaunoir de 1933 à 1937 ; troisième édition, livre de 38 pages, Paris, novembre 2016.

CARL MARSCHÜTZ aus BURGHASLACH, Gründer der Hercules-Werke, numéro 9 dans de la collection « Mesusa » ; ouvrage en langue allemande édité par le Cercle des Etudes Juives sur les traces du passé en Franconie ; livre de 411 pages, Nuremberg, 2013.

LÉO MARCHUTZ, peintre et lithographe, catalogue des expositions de ses œuvres à Aix-en-Provence ; articles de Jean Arrouye, Claude Massu, Denis Coutagne et François de Asis, suivis de deux Regards sur l'oeuvre par Yves Bergeret et Anita Pelanova ; Aix-en-Provence, juin 2013.

LÉO MARCHUTZ, REGARDS SUR CÉZANNE
Certains documents sont aussi en allemand ou en anglais

Léo Marchutz : une conférence sur Cézanne (1945)
Agnès Blaha : Léo Marchutz, un peintre dans la première recherche cézannienne
Fritz Novotny et Léo Marchutz : “La Tranchée” de Paul Cézanne
Léo Marchutz : Propos et lettres sur Cézanne

- deux chroniques:
Alice Bellony-Rewald : la Route du Tholonet
Denis Coutagne et Antony Marschutz : Léo Marchutz et John Rewald, une amitié autour de Cézanne.
Livre de 156 pages, Paris, 2013.

WILLIAM WEYMAN, “LEO and I and THE GHOST OF CÉZANNE”. A memory of Art and Provence (livre en langue anglaise)
Le peintre américain William Weyman témoigne de sa venue à Aix en fin d'études universitaires américaines, de sa rencontre avec Léo Marchutz et de son apprentissage auprès de ce dernier, avant de devenir, au côté de Léo Marchutz et de Sam Bjorklund, un des fondateurs de l'École Léo Marchutz ; livre de 164 pages, the Daedalus Gallery, Savannah, USA, 2013.

FRANÇOIS DE ASIS, “LÉO MARCHUTZ, ENTRETIENS avec FRANÇOIS DE ASIS”,
De 1966 à 1975, lors les dernières années de vie de Léo Marchutz, le peintre François de Asis s'est régulièrement entretenu avec Léo. Chaque entretien était ensuite minutieusement consigné. C'est la version complète de ces textes que l'auteur publie aujourd'hui. Ces textes portent aussi bien sur des éléments biographiques que sur des considérations générales sur l'art ou ayants trait à la réalisation de son œuvre ; livre de 56 pages, A l'Atelier, juin 2014.

CROQUIS-DESSIN, un ensemble de dessins originaux sur la vie de la communauté allemande du Châteaunoir en 1932 puis 1939 ; Les Carnets du Châteaunoir, Atelier 48 BIS, livre de 68 pages sur papier Canson, Paris, 2014.

CARL MARSCHÜTZ, livre retraçant la personnalité du père de Léo Marchutz, industriel allemand fondateur en 1886 de la première usine de bicyclettes en Allemagne:
– Souvenirs de ma vie
– Lettres à son fils Léo
– Témoignage de son petit fils
– Testament de Carl
Un livre de 40 pages, les Carnets du Châteaunoir, Paris, 2015. Ce livre existe en version française ou anglaise.

LÉO MARCHUTZ, son AMITIÉ avec LE COLLECTIONNEUR AMÉRICAIN HENRY PEARLMAN (en version bilingue anglais/français). Livre de 44 pages, Les Carnets du Châteaunoir, Atelier 48 BIS, Paris, juin 2015.

LÉO MARCHUTZ, QUELQUES AMITIÉS : Elias CANETTI, Pierre-Jean JOUVE, André MASSON, Fernand POUILLON et Lionello VENTURI. Les Carnets du Châteaunoir ; livre de 100 pages, Atelier 48 BIS, Paris, décembre 2015

Pour tous renseignements: antonymarschutz@yahoo.fr